Voici un nouvel exemple de rebobinage de micro.
Ce micro n’est pas d’une conception révolutionnaire – loin de là – puisqu’il équipe un lap steel Gibson BR9 datant tout de même d’avant les années 50. Ce micro m’a été confié en réparation par Olivier de Guitares Vintages.
C’est donc ce côté un peu « historique » (à l’échelle des micros de guitare ;-)) que j’ai trouvé intéressant à présenter avec quelques photos pour les curieux ou passionnés.
Le micro présente en gros la conception d’un P90, ce qui correspond effectivement à la période puisque le P90 date de 1946 et ces lap-steels (BR9) furent introduits en 1947.
Je dis « en gros » car contrairement au P90 standard que l’on connait, ce modèle possède des plots fixes au lieu de vis face à chaque corde.
La taille est également un peu plus imposante .
Aucune valeur à l’ohm mètre, même après avoir dé-bobiné quelques spires, il fallait donc rebobiner.
Les valeurs documentées que j’ai pu trouver vont de 8.2k à 10k environ pour ce type de micro. La dispersion ne m’étonne guère pour l’époque, les tolérances n’étaient pas celles que l’on peut avoir aujourd’hui, tant par la précision de la fabrication, que par le diamètre du fil ou les moyens de contrôle.
J’ai rebobiné avec du fil plain enamel, d’abord à une valeur d’un peu plus de 10k, écouté le micros, enlevé un certain nombre de tours, ré-écouté et à une valeur d’environ 9.5k le son me plaisait bien. Je n’avais pas trop envie de descendre plus bas et perdre du grave que je trouve utile dans une position proche du chevalet (mais essayer diverses valeurs pourrait être intéressant avec plus de temps …).
Les aimants sont probablement de l’alnico 3 au vu de la valeur de la magnétisation, ou alors un autre grade mais démagnétisé (je n’ai pas voulu rechager les aimants « pour voir », je voulais conserver l’esprit d’époque). Ceci étant même un autre grade d’alnico de l’époque n’aurait probablement pas la capacité de charge d’un alnico actuel, et puis la valeur de l’aimantation n’est qu’un paramètre.
Un point étonnant est la connexion du fil de masse à l’extérieur de la bobine et le point chaud à l’intérieur (cf photo). Même si ce n’est pas rhédibitoire, c’est d’ailleurs utilisé par certains fabricants pour les configuration RWRP, ce n’est tout de même pas idéal pour l’optimisation du rapport signal bruit.
J’ai donc rétabli en plaçant la masse au centre et en inversant le sens de bobinage pour conserver du coup la même « convention de polarité électrique » (bien que sans association avec un autre micro cela n’a pas d’impact, c’est juste par principe ;)) .
Voici quelques étapes en photos: